Je vous propose pour aujourd’hui trois pistes à explorer pour apprendre aux enfants à:
- organiser et trier dans la multitude d’activités qui leur est accessible
- se passionner
- s’ennuyer
-1- organiser et trier dans la multitude d’activités qui leur est accessible
Beaucoup d’enfants aujourd’hui n’ont pas le temps de respirer. Les parents pensent qu’ils vont grandir en se souvenant de toutes les merveilleuses activités qu’ils auront pratiquées. Dans le pire des cas, ils se souviendront plutôt, de la façon dont ils étaient épuisés, comment leurs parents ont été constamment sur leur dos en leur criant de se dépêcher et de se préparer pour la prochaine activité.
Il faut chercher un juste équilibre. Refuser de les faire profiter des opportunités de découvertes et d’enrichissement auxquelles ils peuvent accéder serait idiot.
Ainsi, essayer différents sports pour se construire un corps en bonne santé et découvrir des notions comme l’esprit d’équipe ou la compétition est bénéfique. Mais, sacrifier de nombreux week-end pour gagner la coupe machin truc qui va permettre au club d’être placé dans les meilleurs Français, je ne vois pas l’intérêt. Beaucoup de fédérations sportives ne cherchent qu’à recruter des futurs champions et se désintéressent rapidement des enfants ordinaires.
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Aujourd’hui, c’est souvent les enfants eux-mêmes qui vont gâcher leur temps. Toutes les sollicitations que nous recevons des « ex-nouvelles » technologies nous mettent au quotidien, comme nos enfants, à rude épreuve. Comment occuper une heure au mieux .
- Jouer en réseau au dernier FPS (first person shooter) pour améliorer ses capacités cognitives (voir Jeux vidéo violents, c’est bon pour les enfants)
- aller « chatter » et mettre à jour son profil Facebook,
- regarder les vidéos à la mode sur YouTube,
- voir le nouvel épisode de la série américaine qu’on vient de télécharger
- ou mieux faire tout cela à la fois !
Aucune de ces activités n’est en soi à condamner, si elle est pratiquée avec modération.L’adulte peut aider l’enfant à ordonner ces occupations, à réfléchir à leur intérêt. Un simple ratio plaisir/temps passé est une première approche pour les classer.
C’est aussi une occasion de partage, car en tant adultes, nous ne somment pas beaucoup mieux armés que nos enfants pour faire face à toutes ces sollicitations.
-2- Apprendre à se passionner et à passionner
Un des outils à proposer aux enfants est la passion. Ne rien entreprendre sans motivation.
C’est la quatrième loi proposée par John Medina dans son livre : les 12 lois du cerveau.
Pour en savoir plus sur ce livre et son auteur je vous invite à lire mon article : Neuroeducation : L’importance de L’ Exercice physique.
Ce scientifique expert en neurosciences nous propose donc cette règle simple :
Nous ne prêtons pas attention à ce qui nous ennuie
Tout public relâche son attention au bout de 10 minutes, mais vous pouvez réussir à maintenir son attention en lui racontant des histoires ou des anecdotes pertinentes ou en créant des événements riches en émotion. On gagne donc du temps d’attention en en perdant dans des anecdotes .
Les émotions sont toujours prioritaires pour attirer notre attention — ou en d’autres termes les évènements qui suscitent nos émotions sont beaucoup plus susceptibles d’être mémoriser que les évènements neutres. Il faut donc « fournir » de l’émotion régulièrement pour captiver son interlocuteur. (Blagues, anecdotes…)
Au bout d’une demi-heure sans interruption, passée sur le théorème de Thalès, l’esprit de l’enfant est déjà dans un autre monde moins géométrique 😉
-3- Laisser les enfants s’ennuyer
Si la motivation est un puissant moteur, il ne faut pas pour autant négliger l’efficacité de l’ennui.
Qu’est-ce que l’ennui?
Lorsqu’il s’agit d’un état temporaire, c’est un manque de stimulation et le sentiment désagréable qui vient avec. Dans la plupart des cas, les personnes qui s’ennuient sont motivées pour trouver quelque chose de stimulant à faire. Pourtant, en tant qu’adulte, nous aurions tendance à nous inquiéter devant un enfant qui « perd son temps » ,vautrer dans le canapé du salon à zapper sur la télévision ou sur YouTube, par sur une journée ensoleillée, se plaignant «Il n’y a rien à faire. »
L’enfant qui se retrouve sans activité programmée et s’ennuie a l’occasion de faire preuve de créativité, il doit résoudre un problème et développer des compétences d’ automotivation qui lui seront plus tard très utiles dans la vie.
Leur rendons-nous vraiment service quand nous leur enlevons tous les périodes non structurées et calmes de leur vie ? Lorsque nous n’avons de cesse de leur programmer des activités,de leur passer des vidéos pendant les voyages en voiture, de jouer avec eux quand les autres enfants ne sont pas disponibles ? Ne négligeons-nous pas les formidables opportunités de croissance psychologique là, dans le silence de nos propres maisons?
Il faut planifier l’ennui
Il est important d’intégrer dans l’emploi du temps de nos enfants des moments sans aucune activité prévue, et où la télévision, la console de jeu, l’ordinateur et téléphone portable sont éteint.
Enfin, peut être pas l’ordinateur, s’il est utilisé pour une activité créatrice.
Beaucoup d’enfants peuvent créer des vidéos étonnantes, si on leur donne la chance de jouer l’artiste plutôt qu’un public passif, spectateur des efforts des autres.
Défiez votre enfant de créer la prochaine vidéo virale. Encouragez-les avec un peu de matériel de dessin à créer lui même la carte d’invitation pour son anniversaire. Poussez-le gentiment dans le jardin, avec comme consigne de ne pas rentrer avant deux heures, et attendez avec délectation de découvrir l’activité ou la bêtise que son cerveau stimulé par l’ennui aura inventée.
Cet article participe à l’évènement interblogueurs 3 astuces pour gagner du temps, organisé par le blog Coach Relax.
Bonjour,
Je suis entièrement d’accord avec la planification des temps sans ordinateurs. Et aussi avec leur potentiel créatif. J’ai appliqué cette stratégie il y a peu, et voici le résultats du travail de 4 allemandes, 3 françaises et une espagnole de 11 à 17 ans : http://blog-bilinguisme.fr/seul/projet-international/
Bon amusement,
Bel exemple en effet que cet exercice de création de vidéo par des adolescents.
Une démonstration que bien utilisés les technologies d’aujourd’hui peuvent décupler la créativité
Bonsoir
c’est sur que les parents de jeunes enfants ont plus de mal à canaliser que dans les années 80. Tes astuces sont à la fois très simples et semblent très efficaces.
Je pense qu’elles pourraient même s’appliquer à pas mal d’adultes … la TV est une plaie pour beaucoup de gens qui subissent , sans utiliser leur potentiel. Quel dommage.
A bientôt
Philippe
C’est très facile de rendre une télé inutilisable en ces temps de passage au numérique. On peut inventer plein de raisons pour lesquelles la réception ne fonctionne plus !
Je partage ton avis. Les vertus de « l’ennui » peuvent se découvrir à tout âge si l’on parvient à ne pas céder aux sirènes très très séduisantes du multitâche technologique.
Bonjour!
Je suis d’accord pour mettre en place des temps de pause avec les écrans! Et le problème c’est que je suis moi-même devenue très attachée à l’ordinateur…je crois que ma fille s’en imprègne…
Le premier pas est pour moi de me dire stop…je manque même de vide, d’inaction et de “rien faire”! Et refaire l’expérience qu’en ne faisant rien on gagne de l’énergie et donc du temps pour après…
Cathy
C’est un des côtés sympa de notre relation aux écrans : Adulte et enfants sont pareillement novices.
Si on considère que les ordinateurs sont omniprésents dans nos vies depuis quinze ans, alors, nous ne sommes tous que des ados du numérique 😉